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DROIT 22 Février 2019

Voter la réforme du Code des sociétés serait "revenir au 19e siècle"

Yahyâ Hachem Samii est criminologue à l'Université libre de Bruxelles et directeur de la Ligue Bruxelloise Francophone pour la Santé Mentale. Alors que le vote de la réforme du Code des sociétés et des associations approche, il nous livre une carte blanche glaçante. Yahyâ Hachem Samii détaille un scénario inquiétant où la rentabilité asphyxie le bien commun et par extension, les ASBL. Il évoque toutefois quelques pistes pour s’en sortir, en particulier dans le secteur de la santé.

Les ASBL sont des structures dans une situation hybride. Ce sont des acteurs du privé mais qui, par les missions qui sont les leurs, gardent les yeux vers la sphère publique et défendent des intérêts sociétaux. Or, la réforme du Code des sociétés va poser un gros problème : les associations seraient ramenées à une activité purement économique.

Dès lors, les ASBL vont se retrouver dans une logique de concurrence renforcée. Ce sera à qui va grappiller le plus de clients. Les associations vont devoir chercher à rentabiliser au maximum leur temps et leurs résultats. Les situations complexes et difficiles, qui nécessitent des moyens importants en temps et en personnel, vont être reléguées en dernière priorité. On va alors voir apparaître des franges de plus en plus importantes de gens laissés de côté et jugés peu rentables.

Délaisser le terrain

Une association réunit des individus au

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