anm
UN SITE DE L'AGENCE POUR LE NON MARCHAND
Informations, conseils et services pour le secteur associatif
Informations, conseils et services pour le secteur associatif
VIE ASSOCIATIVE 8 mars 2023

8 mars : cinq choses à savoir sur les femmes dans le secteur associatif

À l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, MonASBL.be a identifié une série de données, conseils et infos utiles autour des questions de genres dans l’associatif.

Le 8 mars, c’est la journée internationale des droits des femmes. Et comme tout le reste de la société, le secteur associatif n’est pas épargné par les biais sexistes et les inégalités de genres... Chiffres, conseils et initiatives : voici cinq choses à savoir sur les femmes dans le secteur associatif.

Lire aussi : Intégrer le genre à la gestion de l’ASBL : pourquoi c’est important ?

1. Les femmes plus nombreuses dans l’associatif, sauf aux postes à responsabilité

Dans le secteur associatif, les données ventilées en fonction du genre sont une denrée rare mais pas totalement inexistantes. Voici quelques chiffres permettant de dresser un tableau du monde non-marchand.

Les femmes plus nombreuses dans le non marchand

En 2019, les secteurs APEF – regroupant les services d’aide à domicile, les services d’éducation et d’hébergement, les ETA, le socio-culturel et sportif, l’aide sociale et soins de santé et les milieux d’accueil d’enfants – employaient 67,5% de femmes et 32,5% d’hommes.

Une tendance confirmée dans les secteurs de la Fédération Wallonie-Bruxelles (aide à la jeunesse, culture, maisons de justice et sport), selon le cadastre de la Direction de l’Emploi non marchand : 61,8% des équivalents temps plein (ETP) étaient des femmes, contre 38,2% des hommes. Seul le secteur sportif occupe une majorité d’hommes (57,6%).

Les femmes en temps partiel

Toujours en 2019, si 70,6% de hommes travaillaient en temps plein, elles n’étaient que 39,9% des femmes. Les autres travailleuses étant à temps partiel, selon l’étude de l’APEF.

Les femmes moins représentées dans les postes à responsabilité

Dans le secteur de la culture, les femmes ne représentent que « 30% des acteurs de la prise de décision, en tant que membres des conseils d’administration », soulignait Alexandra Adriaenssens, ancienne directrice de la Direction de l’Égalité des Chances du ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles, dans un texte publié en 2019 sur le site de Culture & Démocratie.

Toujours selon ses chiffres, « sur 1.246 postes à « responsabilités », seuls 444 sont occupés par des femmes (36%) ».

Une étude de 2011, menée par Sybille Mertens, du Centre d’économie sociale de l’ULg, et Michel Marée, montrait qu’en moyenne, près des deux tiers (64,0%) des membres des organes d’administration des ASBL étaient des hommes.

2. Les femmes et le bénévolat : une répartition des rôles stéréotypée

En Belgique, près de 8% de la population exerçait une activité bénévole en 2019, selon un rapport de la Fondation Roi Baudouin. Et s’il y a autant de femmes que d’hommes qui s’engagent (48% de femmes et 52% d’hommes), les fossés se creusent quand on observe les types d’activités que les un.es et les autres accomplissent.

En effet, si 29% des hommes volontaires occupent des fonctions dirigeantes, elles ne sont que 12% des femmes bénévoles. En revanche, 23% exercent des activités de services contre 10,4% des hommes.

Elles sont également plus nombreuses à assurer des fonctions administratives (10,1%) que les volontaires masculins (5,8%). « De manière générale, il semble que le volontariat en Belgique reproduise donc une répartition des rôles assez traditionnelle, qui voit les hommes assurer davantage de fonctions dirigeantes et les femmes davantage de fonctions d’exécution », commente le rapport.

Lire aussi : Des volontaires racontent : « Être bénévole ? C’est s’engager avec le cœur et la tête »

Enfin, l’étude mais en lumière une différence au niveau des secteurs d’activité : si les hommes s’engagent volontairement dans le sport, les domaines de la jeunesse, de l’enseignement, de la formation et de la recherche ainsi que des soins de santé sont plus souvent investis par les femmes volontaires.

3. L’obligation de parité dans les organes d’administration des ASBL wallonnes

Depuis 2014, la Wallonie impose une répartition de genres plus équilibrée comme condition d’agrément pour les ASBL.

Concrètement, ces textes instaurent une règle qui prévoit un maximum de deux tiers de membres du même sexe au sein d’un OA. Des dérogations ont été prévues sous certaines conditions, notamment lorsque la poursuite de l'objet social de l'ASBL implique, ou a pour conséquence, une non-mixité.

En Fédération Wallonie-Bruxelles, un groupe de travail a été créé dans le cadre du Plan des droits des femmes afin de mener une réflexion sur la question des subventions et des genres.

Lire aussi : L’égalité hommes-femmes face à l’obtention des subsides

4. Des initiatives pour une meilleure représentation des femmes

Le workshop de Bruxeo sur la santé des femmes au travail

Lors d’un workshop organisé en février 2023, Bruxeo s’est penché sur la santé des femmes au travail et plus particulièrement sur la ménopause et les menstruations. Dans un résumé publié sur son site, la confédération bruxelloise a listé une série de pratiques inspirantes comme la création de salles de repos ou encore la flexibilité des horaires.

Un collectif féministe pour les femmes dans la culture

En 2018, après une nouvelle nomination d’un homme à la tête d’un théâtre, des femmes du monde de la culture se sont réunies au sein du Groupe F.(s). Il s’agit d’un « mouvement de réflexions et d’actions féministes qui œuvre pour un monde culturel débarrassé des pratiques patriarcales et coloniales », peut-on lire sur le manifeste disponible en ligne.

Le guide de la Fédération Wallonie-Bruxelles

En 2014, la Fédération Wallonie-Bruxelles a publié un « Guide pour l'égalité des femmes et des hommes dans les ASBL ». Si le document fêtera bientôt ses dix ans, il reste un outil efficace pour effectuer l’autodiagnostic au sein de sa structure et mettre en place des initiatives pour améliorer l’égalité des genres.

5. Le 8 mars, le RDV incontournable des ASBL féministes

Le 8 mars, journée internationale des droits des femmes, est l’un des rendez-vous incontournables pour les associations féministes, avec le 25 novembre, journée de lutte contre les violences à l’égard des femmes. Voici quelques exemples d’initiatives prévues :

  • Le 8 mars, une grande manifestation est organisée par Le Collecti.e.f 8 maars à l’issue de rencontres, réflexions et actions menées tout au long de l’année.
  • Chaque année, à Charleroi, le collectif Femmes de mars, qui regroupe une vingtaine d’associations du secteur socio-culturel, propose un mois d’activités autour de la Journée Internationale des Droits des Femmes : conférences, expos, ateliers, rencontres, mais aussi théâtre, concerts et interventions en rue...
  • De son côté, Vie féminine organise également des événements un peu partout en Belgique, dans le courant du mois de mars, sur la thématique des droits des femmes.