La première étape est de se concerter pour réunir les idées de chacun. "On l'a écrit en concertation avec les associations que nous regroupons", indique Mathieu Angelo, directeur du CAWaB (Collectif Accessibilité Wallonie-Bruxelles). "C'était sans cesse des allers-retours."
Mélissa Libert, chargée de mission à l'ASBL Arca, évoque elle aussi des parties de ping-pong d'idées. "On a d'abord consacré une journée à mettre sur papier ce que nous voulions défendre", explique-t-elle. "Les administrateurs ont donné leur avis. On a ensuite proposé une série de propositions et de rectifications. On a désigné un membre du CA doté d'expérience pour superviser la rédaction du memorandum. J'ai travaillé en duo avec lui." Cinq à six réunions ont été ainsi nécessaires.
Simple et concis
Chacune de ces personnes s'accordent à privilégier un memorandum sommaire. "Les cabinets n'ont pas forcément le temps de tout lire. Les politiques reçoivent des centaines de memos. Il faut être percutant dès la première page", indique Laurent Brieuc, directeur de l'ASBL Gammes.
En termes de rédaction, Mélissa Libert suggère de privilégier les tirets et les phrases courtes. "On a organisé le tout par thématiques précises classées par ordre de priorité. Nos axes ne s’étendent pas sur plusieurs pages", étaye-t-elle. Elle glisse une astuce pour se distinguer : écrire son memorandum sur deux colonnes. "Pour l'œil, c'est plus agréable car il lit des phrases courtes."
Elle invite également à utiliser le présent. "Dans notre memo, on n'a pas indiqué que l'on souhaiterait telle ou telle chose, ni que l'on ne souhaite plus tel aspect", explique Mélissa Libert. "On se montre coopérant, on va de l’avant et on propose des choses." Le ton ne doit être ni plaintif, ni incisif. "On donne au politique des éléments concrets pour changer les choses. Des propositions idéales, ambitieuses peuvent être composées de sous-propositions plus réalistes."
Ce processus de memorandum nécessite plusieurs mois. Les memos sont ensuite envoyés par mail aux différents partis. "On leur a téléphoné pour savoir qui était compétent. En fonction de cela, on a été mis en contact avec des personnes relais des partis. Les réunions se sont étalées entre janvier et mars de manière assez fluide", détaillle la chargée de mission.
Une rencontre pour appuyer le memorandum
Faire parvenir le memorandum n'est pas suffisant, selon ces ASBL. "A chaque envoi de courrier, je sollicitais une rencontre", décrit ainsi Laurent Brieuc. "On résume en quelques minutes le memo. Avec le contact physique, on est sûr qu'ils se rappelleront plus facilement de nous." Mélissa Libert ajoute qu'en fonction des programmes du parti, il est intéressant de commencer la conversation d'une manière spécifique. "Notre memo, on l'a présenté en rentrant par la porte d’entrée des programmes pour être percutant. Sans pour autant modifier le fond !"
Le CAWaB a décidé d’accompagner leur memo d’un débat politique. "Neuf partis politiques étaient également présents parmi lesquels le CDH, CD&V, Défi, Ecolo, MR, NV-A, PS, PTB et sp.a.", conclut-il.
Ci-dessous, vous trouverez une série de memorandum :
- l'ASBL Gammes : Enfin une reconnaissance pour le métier de Garde à Domicile à Bruxelles ?
- l'ASBL Arca, fédération régionale de maisons d’accueil, de maisons de vie communautaire et d’abris de nuit
- le CAWaB (Collectif Accessibilité Wallonie-Bruxelles) défend le droit à l’accessibilité
- la Plate-forme Vigilance – Action – Publicité : Un cadre démocratique pour la publicité commerciale
- l'ASBL Medimmigrant : Aide Médicale Urgente pour personnes en séjour irrégulier, où cela coince-t-il ?
- l'ASBL FBPSU (Forum Belge pour la Prévention et la Sécurité Urbaine) : Politiques locales de prévention et de sécurité