Après les plus de soixante ans, les tranches d’âge entre 15 et 39 ans sont les plus représentées parmi les bénévoles en Belgique, selon l’enquête sur le volontariat réalisée par la Fondation Roi Baudouin en 2015. « Pendant le Covid, beaucoup de jeunes ont rejoint les activités d’action sociale comme l’accueil des sans abris par exemple. Ils avaient vraiment envie d’aider », raconte Laura López-Bech, directrice de la Croix-Rouge Jeunesse ASBL.
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Ce qui motive les jeunes
Au sein de l’association, les jeunes entre 16 et 30 ans représentent 25% de l’ensemble des volontaires. « La plupart sont actifs dans les activités de secours et tout ce qui est transport », précise la directrice. Et de continuer : « Souvent ils ont une histoire personnelle qui les poussent à s’engager. Ils sont aussi motivés par l’idée de pouvoir sauver des vies ».
Les raisons qui motivent les jeunes à rejoindre l’ASBL Solidarcité sont multiples. « Même si le dénominateur commun c’est de vouloir se sentir utile, reprendre un rythme et reprendre confiance en soi », raconte Benoit Willain, coordinateur de l’ASBL à Liège.
Et très souvent, l’expérience des jeunes volontaires va bien au-delà de leurs attentes initiales. « Généralement la première fois qu’ils nous contactent c’est parce qu’ils veulent voyager ou rencontrer d’autres jeunes, raconte Pierre De Hanscutter, directeur de Service Volontaire International ASBL. Mais après avoir fait un chantier et ils se rendent compte de l’impact de l’action ».
Les témoignages recueillis par la Croix-Rouge, disponibles sur Facebook, abondent dans ce sens. Marwane, 23 ans, raconte : « Mon volontariat à la Croix-Rouge m'enrichit énormément : j'ai rencontré des volontaires plein d'empathie, des migrants pleins d'énergie positive et d'espoir. J'ai vu beaucoup d'entraide entre les gens ».
Pour Benoit Willain, c’est justement en mettant les jeunes au cœur de l’action qu’on peut les motiver. Au sein de cette association, l’activité se créée même autour de ces jeunes. « Les trois premiers mois on organise des moments de travail pendant lesquels on décide les plans d’action », explique le coordinateur. Et de continuer : « On part d’une injustice, une expérience, vécue par un ou plusieurs d’entre eux et on voit ce qu’ils veulent mettre en projet ».
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Donner le mode d’emploi aux jeunes volontaires
Le coordinateur liégeois rappelle toutefois l’importance de donner « le mode d’emploi. Les jeunes doivent connaître le cadre pour pouvoir agir librement ».
Même son de cloche du côté de l’ASBL Service Volontaire International. Le directeur reconnait que si les jeunes arrivent toujours motivés, parfois cela peut être une mauvaise motivation et ils peuvent être déçus. « On organise des séances de préparation pour identifier les motivations des jeunes, casser les stéréotypes autour du volontariat et faire en sorte qu’ils et elles gardent les pieds sur terre », explique le directeur. Toutefois, il tient à préciser : la maturité n’a aucun rapport avec l’âge. « La meilleure animatrice qu’on ait jamais eu été une fille de 16 ans ».
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S’adapter à leurs contraintes
L’une des particularités à prendre en compte lorsqu’on agit avec de jeunes volontaires se tient au niveau de leur disponibilité. En effet, jusqu’à 25 ans la plupart sont encore en plein dans leurs études, après ils et elles commencent leur carrière professionnelle et, parfois, à créer une famille. « Les jeunes sont plutôt disponibles en soirée et le weekend, ce qui ne colle pas toujours avec les horaires des activités sociales qui se font plutôt en journée », explique Laura López-Bech. Alors l’ASBL s’ajuste. « On cherche à organiser des activités le weekend et à répondre à l’intérêt des jeunes. Ça pousse à réfléchir à une autre organisation ».
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« Ne pas attendre que les volontaires viennent à nous »
Mais avant de pouvoir s’organiser avec les jeunes, encore faut-il savoir où les trouver. Pour cela, l’ASBL Solidarcité fait de la promotion auprès de différents services : l’aide à la jeunesse, l’aide sociale plus générale, certains services spécialisés comme ceux liés au décrochage scolaire. « Il y a aussi beaucoup de jeunes qui arrivent grâce au bouche-à-oreille », raconte Benoit Willain.
Quant au Service Volontaire International, l’ASBL se rend aussi sur les campus, les marchés, dans les gares, les squats, les CPAS... pour distribuer des tracts ou coller des affiches. « Il ne faut pas attendre que les jeunes viennent à nous. Et surtout c’est important d’aller vers tous les jeunes », précise Pierre De Hanscutter.
D’autant plus que selon le directeur, il y a une méconnaissance quant au service volontaire à l’étranger. « Tous les jeunes qu’on rencontre sont intéressés mais beaucoup ignorent que ça existe ou bien ils pensent que c’est réservé aux professionnels comme les médecins ou les infirmières ou encore que ça coûte cher ». Ce dernier stéréotype étant étroitement lié, selon lui, au développement du volontourisme, le tourisme volontariat humanitaire, qui est devenu un business très juteux ces dernières années.